Un coin de Forêt sombre

Le décors était plutôt sombre. Non pas parce qu'il faisait nuit mais ce coin de foret en particulier n'était réellement pas rassurant. Les arbres étaient gigantesques et leurs racines dépassaient du sol comme d'imposantes branches voulant prendre l'air. Ces racines étaient si grosses qu'on ne pouvait pas les louper. Certains coins de terre étaient marécageux et garantissaient une mort lente et angoissante. La louve prenait donc soin de courir sur les imposantes racines. La lumière ne devait certainement pas pouvoir passer à travers l'épais feuillage de ces arbres. C'était une forêt qui n'avait pas un bon fond en fin de compte.

Luinil s'en voulait d'avoir abandonné Sayuri au parc avec cette Chimère. Mais impossible d'y retourner, elle se ferait trop rapidement repérer par les autres loups si elle restait avec des créatures d'une autre espèce. Elle s'arrêta quelques secondes pour sentir les loups. Ils ont prit un chemin un peu plus éloigné. Merde, ils n'étaient pas la pour elle. Luinil s'en voulait encore plus. Mais... en y réfléchissant bien, pourquoi un groupe de loup s'amuserait à trainer ici à une heure pareille si se n'est pour pourchasser un loup assassin ? Et puis le groupe aurait du la sentir et dans une meute on se doit de punir ceux qui dépassent leurs limites. Bizarre. Quelque chose clochait. Peut être un piège.

Sans attendre elle se remit à courir. La forêt n'était pas facile à traverser à certains endroits mais la louve se débrouillait bien. Une ombre apparut devant elle. Voilà ! C'était bien un leur. Ce groupe de loup n’avait donc servit qu’à sa… Luinil se stoppa brutalement. Elle était essoufflée. Où avez t'elle disparut ? Cette ombre était forcément celle d'une créature. Cette partie de cache cache n'amusait pas du tout la jeune louve.

*C'est un loup ... Il ne fait pas partit de la meute, c'est encore plus mauvais que je croyais*

Taliesin aimait se promenait seul dans la forêt bordant le château du clan Cordova. Il appréciait tout particulièrement l'atmosphère qui y régnait : il se sentait seul, il se sentait bien. La pénombre environnante renforçait le côté peut accueillant de cette forêt. Tant mieux, pensait-il, cela évitera de donner l'envie à quiconque de venir par ici.
Mais derrière cette solitude se cache un profond sentiment d'amertume, Taliesin n'était pas au fond de lui un être solitaire, il l'est devenu à cause de ce ... Fléau ...

Il s'arrêta net. Taliesin sentit une présence. Non, il ne s'agissait pas cette fois d'une présence animale.

*C'est ... Un loup ... Non, une louve ...*

Mais que pouvait faire une louve à cet endroit ? C'était la première fois que Taliesin rencontra quelqu'un dans cette forêt. Sa forêt. Ceci l'intriguât. Il partit à la poursuite de la louve.
Elle courait vite, très vite. Elle était également très agile. Ils se lancèrent dans une course poursuite.
Soudain, elle s'arrêta net.

"Montre toi !"

Taliesin sortit de sa cachette. Il se tenait désormais droit devant la jeune femme, qu'il admira quelques instant. Elle était de taille moyenne, elle était pourvue de longs cheveux bleutées. Taliesin se perdit dans ses beaux yeux vert. Dans le fond, il la trouva vraiment charmante ...
Il détourna furtivement le regard, vida son esprit puis lui lança d'un ton sec et froid à la jeune femme.

"Qui est-tu, et que fais-tu ici ? Tu est sur les terres des Cordova. Les étrangers sont généralement mal accueillis par ici ..."

Il était là. Face à elle. Un jeune loup plutôt grand avec d’intrigants yeux rouges. Son air était glacial. Mais la louve ne se laissa pas impressionner. Pas question. Le souffle court, elle retrouva vite une respiration normale. Mais ce fut sans compter sur la déclaration qui venait.

"Qui est-tu, et que fais-tu ici ? Tu est sur les terres des Cordova. Les étrangers sont généralement mal accueillis par ici ..."

Cordova ? Comment Luinil avait elle fait pour se mettre dans une galère pareille ? Les Holith et les Cordova étaient deux familles de loups-garous. Des familles aisées qui ne pouvaient pas se supporter. Il y a toujours eut des conflits entre ces deux meutes. L'une craignait l'autre et vice versa. Luinil n'avait jamais eut trop de détails sur les dites "guerres" entre les deux meutes, mais on lui avait apprit à détester et à se méfier des Cordova.

Luinil hésita à répondre. Ce Cordova n'était pas la pour la ramener et la châtier certes mais il était là... s'était suffisant pour être effrayé. Ne rien laisser paraitre. Se détendre. Garder son air neutre. Bien. Parfait. Maintenant... se risquer à répondre.

"Sur les terres des Cordova ? Intéressant. Donc tu es un Cordova. Quel dommage j'aurais préféré croiser un troupeau de griffons plutôt de te croiser. J'en suis désolé...je suis bele et bien une Holith !"

Pas un mot de plus. Se n'était pas suffisant. Luinil attendit juste qu'il lui laisse le champ libre pour pouvoir continuer sa course folle.

Taliesin observait attentivement les moindres faits et gestes de la jeune femme, prêt à bondir à tout moment. Derrière cette apparence se cache peut être une redoutable combattante. Or, les apparences sont parfois trompeuses ... La jeune femme parut hésitante un court instant.
Pensant faire face à une louve comme les autres, il fut fort surprit de sa déclaration.

Holith ... Ce nom fît remonter en sa mémoire de nombreux évènements comtés par les siens concernant les Holith. Jadis, alors plongés dans diverses guerres de clan, une rivalité faisait rage entre les clans de loups : l'opposition entre les Holith et les Cordova. Ces deux clans, pour des raisons encore inconnus de Taliesin, se prêtaient une guerre sans merci depuis la nuit des temps. Jamais un Cordova n'eut l'occasion de tisser des liens avec un Holith, c'était tout bonnement interdit. Question d'honneur, parait-il. Taliesin n'en avait que faire de ces histoires de familles, en ayant déjà entendu des centaines, il n'y prêtait désormais guère attention.

"Une Holith ... Comme c'est intéressant! Connais-tu l'histoire de nos clans respectifs? Il est dit que dans les temps anciens, nos deux clans ne cessaient de s'entretuer ... On m'a toujours dit que les Holith détestaient les Cordova, et inversement. J'ai fini par m'y faire une raison. J'ai toujours apprit à vous haïr, vous, les Holith. Et donc, à te haïr ... Mais ... Une question me brûle les lèvres : me hais-tu? Souhaites-tu me tuer, là, maintenant, et ce à cause d'histoires de familles non vérifiées, de provenances diverses et variées, et alors que nous ne nous connaissons absolument pas ?"

Ses paroles semblaient avoir affectées la jeune femme, qui parut quelque peu pensive un bref instant.

note inutile : c'est mon 100ème post °°

Le tuer ? Oui il le fallait pour l'honneur. De plus Luinil n'aurait plus de problème pour rentrer chez elle. Si elle tué ce loup, elle pourrait rentrer et l'accuser des meurtres qu'elle avait commis plus tôt. Pretextant à son retour qu'elle voulait pourchasser le coupable. Son analyse était parfaite. Aucun défauts. De plus, elle s'en sentait capable, elle se sentait assé forte pour le faire. Mais... Quelque chose n'allait pas. Le sang. Ce liquide, cette odeur. Tout cela en tant qu'humaine la dégouté à présent. La mort hantait son esprit et une victime de plus ne ferait que la faire sombrer un peu plus dans la folie. Que faire. Rien. Si ce n'est que d'ignorer est de partir. Luinil ne savait faire que sa. Quand elle était confrontait à quelque chose qui la dépassait. Fuir. C'est lache. Fuir. C'est le seul mot qui lui collait depuis maintenant deux jours à la peau. Ridicule. Stupide. Pitoyable.

"Pourquoi te tuer ? Je n'ai pas que sa à faire. D'autre choses me préocupe et tu es le cadet de mes soucis. C'est vrai je n'ai pas vérifié les histoires de famille mais j'y crois et je te hais. Toi et ta famille. C'est vrai aussi que nous ne nous connaissons pas et par respect pour les miens je ne vais pas chercher à te connaitre. Maintenant si tu me permet j'ai des choses à faire"

Luinil passa son chemin. Marchant vers la direction désirée, elle entendait les bruits de pas du Cordova. Il la suivait. Sans pour autant être discret. Mais pourquoi était il si collant ? D'un geste rapide elle se tourna vers lui.

"Mais tu vas arrêter à la fin ?"

"Pourquoi te tuer ? Je n'ai pas que sa à faire. D'autre choses me préoccupe et tu es le cadet de mes soucis. C'est vrai je n'ai pas vérifié les histoires de famille mais j'y crois et je te hais. Toi et ta famille. C'est vrai aussi que nous ne nous connaissons pas et par respect pour les miens je ne vais pas chercher à te connaitre. Maintenant si tu me permet j'ai des choses à faire"

Taliesin ressentait quelque chose au fond de lui même. Il suivait la Holith sans trop savoir pourquoi, sans trop essayer d'être discret. Qu'importe, pensait-il.
Cette jeune femme l'intriguait pour il ne sait quelle raison. Il fallait qu'il la retienne encore, quelques instants.

"Mais tu vas arrêter à la fin ?"

Il agrippa soudainement le poignet de la jeune femme puis la plaquât contre un arbre. Prise par surprise, la jeune femme n'eut le temps de réagir. Reprenant conscience de la situation, elle manqua de lui arracher un œil d'un geste vif de la main. Taliesin l'immobilisa tant qu'il pu, puis lui dit d'un ton sec.

"Des choses à faire? Tu me parait plus être une fuyarde que quelqu'un qui a 'des choses à faire' ! Je déteste les gens qui se défilent ..."

La jeune femme se débattait toujours avec autant de vigueur, à tel point que Taliesin manquât à plusieurs reprises de perdre prise sur elle. Il se rapprocha un peu plus d'elle, elle détourna le regard. Taliesin aimait beaucoup jouer avec son regard, à tel point qu'il en a développé une faculté bien spécifique, lui permettant de savoir si la personne le regardant dans les yeux lui ment ou non. Il continua, tout en cherchant la jeune femme du regard.

"Qui est tu ? D'où viens-tu ? Et surtout, que fuis-tu ? Tu n'est pas une louve comme les autres, je le sens ... Maintenant que tu est sur mes terres je suis bien décidé à en savoir plus sur toi avant de te laisser partir !

Sans qu'il ne s'en rendre compte, les yeux de Taliesin commençaient à devenir vert-noisette.

Luinil avait une envie terrible de le giffler. Mais il l'a bloqué. Coincé entre le Cordova et un arbre au tronc épais et donc bien trop large pour se faufiler hors de ce piège. Son regard. Il était pesant. Trop pesant. La louve cherchait à se débattre mais finalement consciente qu'il avait une bonne prise, elle se calma pour l'écouter.

"Qui es tu ? D'où viens-tu ? Et surtout, que fuis-tu ? Tu n'est pas une louve comme les autres, je le sens ... Maintenant que tu est sur mes terres je suis bien décidé à en savoir plus sur toi avant de te laisser partir !

Les yeux du loup changé de couleur. Etrange. Captivant mais étrange. Luinil n'avait vraiment pas envie de répondre.

"Et toi hein, qui es tu ? Regarde toi, brute épaisse. T'es yeux change de couleur et tu te comporte de manière étrange. C'est toi qui n'est pas comme les autres."

Un retournement de situation qui, comme Luinil s'y attendait, n'avait pas plus au Cordova. Il devenait le questionné. L'accusé. Cordova après un moment de silence reposa ses questions à Luinil. Encore et encore. Jusqu'à se qu'elle réponde autre chose que "Vas te faire voir".


Luinil était inquiète. Elle sentait des loups non loin de là. Des loups de sa meutes ? Probablement. En tout cas se n'était pas des Cordova. Que faire ? Se servir du loup en face d'elle ? S'enfuir ? Se rendre ? Luinil murmura pour elle même.

"Il faut que je parte... ils vont me retrouver"

"Et toi hein, qui es tu ? Regarde toi, brute épaisse. T'es yeux change de couleur et tu te comporte de manière étrange. C'est toi qui n'est pas comme les autres."

*Mes yeux ... Il semblerait que ... Non ...*

Taliesin paraissait préoccupé par cette histoire de couleurs d'yeux. Il semblerait que la jeune louve l'affecte plus qu'il ne le croyait.
Ce fut désormais lui l'interrogé. Il n'aimait pas vraiment ce retournement de situation... Il prit un air pensif puis, faisant mine de ne rien avoir entendu, il reprit son interrogatoire, ce à quoi la jeune femme lui répondit incessamment d'aller 'se faire voir'. A force de répéter sans cesse ses questions, la jeune femme sembla se résigner et changea de registre. Il lâcha lentement son poignet, la jeune femme semblant devenir quelque peu coopérative.

"Mais laisse moi je te dis. Je te l'ai dis je suis une Holith. Je ne te dirais pas d'où je viens et je fuis quelque chose qui ne te regarde pas."

C'est sur ces mots que Taliesin se mît à sentir une présence non loin de la. Un loup. Non, plusieurs loups, une meute de loups, probablement enragés, se rapprochant à toute vitesse du lieu où ils se trouvent. Tout n'était qu'une question de secondes avant leur arrivée. Taliesin réfléchit à la vitesse de l'éclair tandis que la jeune louve murmurait quelque chose dont il ne prêta pas attention.

*Laisse la là Taliesin, il est encore temps de tout arrêter là ... Non, j'ai un honneur, je ne pense pas qu'elle puisse tenir face à la meute qui gronde au loin... Et puis, elle m'intrigue trop ...*

Taliesin rattrapa d'un geste vif le bras de la jeune femme.

"Ce n'est pas comme si tu m'en laissait le choix !"

Tous deux coururent à toute vitesse vers un endroit reculé de la forêt. Tout au long de la cavale, Taliesin se sentit comme suivi, épié.
Après quelques minutes de course intensive, ils se retrouvèrent en plein milieu d'une épaisse clairière, au bout de laquelle trônait le domaine des Cordova, une immense demeure entourée de hauts et épais murs de pierre. La Holith ralentit la cadence quelques instants pour apprécier l'envergure du domaine.

"Ne nous arrêtons pas maintenant !"

Ils étaient maintenant devant l'épais portail blanc permettant l'accès à la cour du château. Taliesin lâcha le bras de la jeune femme pour sortir rapidement son trousseau de clefs, puis ouvrit l'immense portail qui émit plusieurs grincements. Il referma le portail derrière eux.
Ils se tenaient désormais à l'entrée du domaine. Devant eux s'étalaient des hectares de jardins ornés de diverses statues des ancêtres des Cordova et de divers buissons taillés. Une longue allée de cailloux blancs menait au château des Cordova, une immense battisse aux inspirations antiques et baroques. Une petite merveille d'architecture. La jeune femme parut quelque peut admirative à la vue du domaine des Cordova. Taliesin profita de cet instant de repos pour reprendre son interrogatoire. Il se plaça face à la jeune de femme, de façon à cerner parfaitement son regard. Ses yeux étaient désormais parfaitement verts, avec quelques teintes noisette. Son ton était moins sec qu'a son habitude, son timbre de voix parut aussi changé, il était ... moins froid.

"Maintenant que nous sommes hors de danger, pourrais-tu me dire qui sont ces gens qui nous poursuivaient ? Qu'a tu fais ? Je ne te demande pas de me remercier, mais de répondre à mes question."

Taliesin parut quelques instants se perdre dans ses pensées. Son regard ne quitta pas un instant celui de la jeune femme.

*Dans quoi me suis-je encore embarqué ? Tout cela pour un ... Banal ... Coup de cœur ...*

L'immense bâtisse laissa d'abord Luinil sans voix. S'était vraiment grand et bien fait. Mais combien de loups pouvaient vivre dans un lieu aussi grand ? Surement un nombre asser conséquent se qui ne rassura pas Luinil. Le Cordova se plaça devant elle se qui lui fit perdre toute attention sur le décor. Ses yeux avaient changé, encore une fois. Un vert noisette ne ressemblant pas du tout à son vert émeraude mais étant très captivant. Le loup paraissait plus détendu. Peut être parce qu'il était sur son territoire... qui sait.

"Maintenant que nous sommes hors de danger, pourrais-tu me dire qui sont ces gens qui nous poursuivaient ? Qu'a tu fais ? Je ne te demande pas de me remercier, mais de répondre à mes question."

Le remercier ? Heureusement qu'il ne lui demandé pas parce qu'elle ne l'aurait jamais fait. D'après elle et son éducation : On ne pardonne pas un Cordova. Mais pourtant, quelque chose chez le jeune homme forçait Luinil à avoir confiance en lui. Leurs regards étaient l'un dans l'autre comme pour trouver des réponses à leurs propres questions. L'un voulait savoir se qu'elle avait fait, l'autre était désireuse de savoir qui il était. Une légère nuance à peine perceptible qui en fin de compte nous fait comprendre que les deux loups chercher à savoir tout de l'autre sans pour autant vouloir offrir de réponses. En voyant le Cordova perdu dans ses pensées, Luinil souffla.

"Les gens qui nous suivent se sont des loups qui ont un lien avec les Holith. Enfin dans une meute tu sais très bien qu'il y a un chef et des sous fifres et bien eux se sont surement les sous fifre et moi la fille du chef. Bref, ils sont venus me chercher pour me ramener chez moi parce que..."

Des images revenait à elle. Encore une fois. A chaque fois qu'elle en parlait ou qu'elle se perdait dans ses pensées, Luinil replongé dans son passé proche. Du sang, des cadavres, un assassin. Elle. Luinil Holith. Le simple fait d'y repenser la fit se taire. Impossible de sortir le moindre mot. Perplexe. Les yeux fixant l'horizon en son point imaginaire. Pourquoi avait il fallut qu'elle naisse incontrôlable ? Elle était la fille du chef de la meute, elle était héritière de cette place, en cas de décès du chef actuel, jusqu'à temps que son frère soit en âge de prendre cette responsabilité. Mais maintenant il n'y avait plus d'héritier. Ou du moins, Luinil y croyait dur comme fer. Elle s'était effondrée dans une psychose que personne ne pouvait comprendre. Le Cordova voulut poser sa main sur son épaule pour la sortir de son silence mais Luinil recula brutalement esquivant ainsi le geste amical. Le désespoir se lisait au fond de ses yeux. Comme une confession, elle déballa inconsciemment se qu'elle avait gardé pour elle durant ses deux jours de fuites.

"Je ne voulais pas !"

Elle avait jeté sa comme une insulte remplit de haine et de colère. Cordova était là devant elle, mais cette colère ne lui était en aucun cas adressée.

"Je ne voulais pas les tuer ! Je ne veux pas être une louve incontrôlable, je ne supporte pas la pleine lune elle est infâme. Elle fait de moi quelqu'un d'horrible. J'aurais dû aller encore plus loin ce jour là. J'ai sentis cette odeur amère, je les ai vus si jeune, si innocent. Et je les ai tués ! Je suis un monstre je ne peux pas retourner là bas. Je ne veux pas assumer cet acte. Qui pourrait le faire ? Personne c'est définitivement insoutenable"

Si elle avait su comment si prendre, Luinil aurait surement pleuré. Mais elle n'y arrivé pas. Son cœur n'était pas plus léger après avoir avoué. Se rendant compte de cela elle serra les poings comme pour écraser sa colère. Peut être fallait il qu'elle retourne chez elle finalement... pour avouer ses crimes aux êtres concernés, quitte à être bannis de la meute. Mais Luinil savait que sa mère ne pourrait s'en remettre. Perdre son fils et être privé de sa fille. Madame Holith était bien trop susceptible pour sa. Son père lui en serait capable pour montrer l'exemple mais il n'aurait plus d'héritier. Non décidément Luinil pensait que tout le monde la détestait puisqu'elle se détestait elle même.

"Les gens qui nous suivent se sont des loups qui ont un lien avec les Holith. Enfin dans une meute tu sais très bien qu'il y a un chef et des sous fifres et bien eux se sont surement les sous fifre et moi la fille du chef. Bref, ils sont venus me chercher pour me ramener chez moi parce que..."

La Holith parut se perdre dans des pensées qui la dépassaient. Des souvenirs douloureux qui semblaient la ronger au plus profond de son âme, comme un cercle infernal dont il est impossible de se sortir. Ce sentiment, Taliesin le connaissait bien, étant lui-même plongé dans les remords incessants. Il tenta une approche amicale envers la jeune femme en tendant lentement le bras vers son épaule. Cette dernière recula brutalement en signe de refus. Taliesin compris en lisant le désespoir grandissant dans ses enivrant yeux vert. Il se résigna.

"Je ne voulais pas !"

La jeune femme cria ses paroles, comme pour se faire pardonner d'un acte impardonnable qu'elle avait commis, ou se faire entendre de quelqu'un qui était loin. Elle continua, plus calmement, même si quelques débuts de sanglots étaient perceptibles dans sa voix. Elle semblait profondément affectée par ce qui lui arrivait, mais elle voulais apparemment plus que tout garder son attitude neutre.

"Je ne voulais pas les tuer ! Je ne veux pas être une louve incontrôlable, je ne supporte pas la pleine lune elle est infâme. Elle fait de moi quelqu'un d'horrible. J'aurais dû aller encore plus loin ce jour là. J'ai sentis cette odeur amère, je les ai vus si jeune, si innocent. Et je les ai tués ! Je suis un monstre je ne peux pas retourner là bas. Je ne veux pas assumer cet acte. Qui pourrait le faire ? Personne c'est définitivement insoutenable"

Ses mots lui firent l'effet d'une bombe, il repensa à ce soir la, ou tout bascula. Les souvenirs douloureux ressurgirent en un instant dans sa tête. Il prit un air dénué de toute émotion, son regard devin vide, ses yeux étaient toujours aussi flamboyants. Il chercha la jeune femme du regard. Il était comme obnubilé par ce dernier depuis leur premier rencontre. Ce regard ... Il l'empêchait de penser à tout cela, à cette nuit là ... La jeune louve semblait au bord des larmes, mais quelque chose pourtant paraissait l'empêcher de verser ne serait-ce qu'une larme.

"Tu sais, je ne suis pas insensible à ta situation, qui comporte quelques ... Similitudes par rapport à la mienne ... Le fait que je soit un loup-garou n'est pas un choix, c'est un don héréditaire dans ma famille. Un don, un fléau devrais-je dire ... Jusqu'à ce soir là, je me plaisais plutôt bien à ma situation de loup-garou, bien que la transformation ne se fasse pas sans douleur, je m'y suis petit à petit habitué, jusqu'à ne presque plus rien sentir. Ce sentiment de puissance et de liberté me plaisait, je passait mes nuits de pleine lune dans la forêt avec mon frère, nous nous amusions à chasser quelques bêtes et à nous en faire un festin. Jamais une vie humaine n'a périt sous nos griffes, c'était un principe que nous nous imposions, même si dans notre état de loup-garou nous n'étions pas complètement maîtres de nous-mêmes, nous n'avons jamais dérogé à la règle. Un soir de pleine lune comme les autres, du moins c'est ce que je croyais, mon frère paraissait bien plus nerveux, tendu que les fois précédentes. Ce fut le premier soir ou il me proposa une descente dans une ville humaine à quelques kilomètres de la. "J'aimerais goûter la chair humaine". Ses paroles resteront à jamais gravées dans ma mémoire, c'étaient ses paroles, celles de mon seul et unique frère, c'était d'ailleurs lui qui avait mit en place la règle imposant de ne jamais approcher des humains dans notre état de loup. Je pensais au départ qu'il plaisantait, mais il ne fut jamais aussi sérieux. Je lui fit part de mon refus de prendre part à cela, et lui fit remarquer que c'était lui qui fut le premier à interdire le meurtre d'humains. C'est à ce moment là que ... Qu'il se jeta sur moi ... Il était prit d'une rage intense, il était comme fou furieux. Ce n'était plus mon frère, c'était un loup avide de sang. Nous nous battîmes plusieurs minutes, jusqu'à ce que ... Je lui porte le coup fatal."

Taliesin prononça ces mots d'un ton froid, totalement dénué d'émotion. Son récit était poignant. Au fur et à mesure que cette nuit lui revenait en mémoire, il semblait se refermer petit à petit sur lui-même, comme pour se protéger de ses mauvais souvenirs. Si seulement il avait pu tout oublier ...


Il paraissait anéanti par son propre récit. Derrière cet état glacial se cachait un homme rongé par son passé, rongé par son statut de loup-garou.

"Je ne sais trop comment t'aider, mais ... Je te comprend..."

Taliesin baissa la tête, il paraissait pensif. Une atmosphère pesante régnait entre eux. En mauvais termes au départ, ils se rendirent compte désormais d'un point commun établissant entre eux un lien invisible, mais fort : leur malheur lié à leur statut de loup-garou. La Holith, qu'il voyait comme une femme quelque peu froide et dénuée de toute émotion, se révélait être quelqu'un de rongé par son passé, tout comme Taliesin.
Ce dernier releva lentement la tête, croisant le regard enivrant de la jeune louve. Son visage n'était plus qu'a quelques centimètres du siens.

La même aventure qu'elle. Si on peut appeler sa une aventure. Non. Plutôt un cauchemar. Il y avait beaucoup de points communs. Le fait qu'ils ai tous deux abattus leur frère. Mais il y avait aussi beaucoup de différences. Beaucoup trop pour que Luinil se sente dans la même situation que lui. Le point de son histoire qui l'a tracassé le plus était le suivant : Le frère du Cordova était devenu un loup incontrôlable. Comme elle. Il avait dû être abattu. Elle le serait surement bientôt. Le sang de son frère coulait encore sur ses mains. Celui d'Erwan coulait encore dans la gorge de Luinil. Inlassablement. Elle le payerai un jour où serait hantait toute sa vie. Qui sait.

"Je ne sais trop comment t'aider, mais ... Je te comprend..."

Quand le loup releva la tête, leur regard se croisèrent. Leurs visages étaient proches. Luinil planta ses yeux verts dans le regard, redevenu durant le récit, rouge de Cordova. Elle voulait savoir. Pourquoi il était si patient, si attentif... pourquoi ne se comportait il pas comme les autres Cordova.

"Tu ne peux pas m'aider. Mon sort est déjà décidé. C'est bientôt finit pour moi..."

Elle avait dit sa comme on prononce ses derniers mots. Doucement. Une voix douce de condamné résigné. Quelque chose chez le loup face à elle la déstabilisé. Mais rien ne le laissé paraitre. Ils étaient si proche physiquement l'un et l'autre qu'on ne pouvait imaginer le gouffre qui les séparaient d'un point de vu historique. Comme pour briser la tension qui se formait entre eux mais sans pour autant quitter son regard, Luinil l'interrogea sans pour autant formuler de question précise.

"Dis moi ton nom ... Je ne vais pas passer mon temps à t'appeler Cordova"

Autant savoir le nom de celui qui, l'espace de plusieurs minutes, l'avait forcé à se dévoiler pour l'aider. Une aide psychologique qui l'avait fait plus ou moins accepter son sort.

"Cordova Taliesin"

Une fois la réponse du loup offerte, Luinil mit alors son plan en marche. Elle profita de la proximité pour passer sa main en une douce caresse sur la joue du loup jusqu'à sa nuque. Celui ci se laissa faire.

"Et bien Taliesin je me vois dans l'obligation de te quitter maintenant. J'ai comme qui dirait..."

Les doigts de Luinil appuyèrent sur la nuque de Taliesin. Ce point sensible le fit s'évanouir. Luinil le rattrapa dans sa chute.

"...des choses à régler."

Déposant doucement le corps inanimé du Cordova à terre, dans l'herbe fraiche de l'immense jardin, Luinil le regarda un instant comme pour vérifier qu'il était bel et bien endormit. Une fois chose faite, elle reprit lentement sa course pour atteindre de nouveaux les bois. Cette sombre forêt qui la ferait enfin atteindre son territoire. Peut être rentrerait elle chez Johnatan ce soir avant de reprendre définitivement la route. Ou peut être pas.

Taliesin repris doucement ces esprits. Il était allongé dans la longue allée de cailloux blanc menant au château, seul. Il sentait encore la légère pression de la jeune femme sur sa nuque l'ayant fait s'endormir. Il se releva lentement, comme un bébé sortant d'un long et doux sommeil. Combien de temps avait-il passé comme cela, inerte ? Une demi-heure, peut être une heure. C'était asser pour que la Holith s'en aille bien loin d'ici. Le portail était entrouvert, les clés encore enfoncées dans la serrure.

*Bon sang, qu'est-ce-que je fais là ... !*

Tout lui revint en mémoire : la rencontre avec la Holith, la course-poursuite dans la forêt, la discution avec la Holith ... La douce main de la Holith se rapprochant de lui, effleurant sa joue et son coup, son cœur battant la chamade, puis, plus rien, le trou noir.


Elle connaissait désormais son nom, mais lui n'avait toujours aucune idée du sien. Elle connaissait son lieu d'habitation, il ne connaissait pas le sien. Taliesin se rendit compte qu'il ne connaissait que très peu de choses à propos de la jeune femme, si ce n'est les évènements récents l'ayant affectée, évènements relativement proches de la situation de Taliesin, à peut de choses près. Il prit conscience du fait qu'il s'était dévoilé à la jeune femme, peut être un peu trop, après tout, ce n'est qu'une inconnue ... Mais une inconnue qui l'intrigue, qui l'obnubile ... Taliesin passa un long à moment à se questionner sur la façon de retrouver la jeune femme, mais cela semblait peine perdue, elle n'avais laissée aucune trace d'elle, si ce n'est sa présence dans l'esprit de Taliesin. Il referma le portail, puis se rendit à l'intérieur de domaine pour remettre ses idées au clair, pour tenter de faire le vide dans son esprit, même si cela semblait aussi peine perdue.

*Qui sait, peut être reviendra-t-elle ...*

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